Lettre n°114

L’afflux de morts CoViD

Médecins, infirmiers, urgentistes sont fréquemment confrontés à la mort d’un patient dans leur quotidien professionnel. En SMUR, aux urgences ou en service de réanimation comme au bloc opératoire, la mort de son patient est toujours mal vécue, ressentie comme un échec. Elle provoque une petite discussion… si on était arrivé plus vite ? Et si on avait employé telle technique ? Ce débriefing spontané fait revivre la situation, remet en disposition de continuer sa garde, sa mission.

La CoViD-19 a changé ce vécu, ce ressenti et ses conséquences. Le personnel de secours et de soins s’est trouvé confronté à la mort en grand nombre. Un afflux par vagues, qui dure des semaines, des mois, deux années aujourd’hui. Par contagion, le personnel soignant est lui-même exposé à sa propre mort. Certes, les mesures barrières, les EPI, le vaccin protègent. Mais le risque est là, retrouvé à chaque prise de garde et il peut être mortel. Pour soi-même. Et pour sa famille, au retour au domicile.

Cette tension, ce stress quotidien ne sont pas sans conséquences, encore mal précisées, sur les personnels de secours et de soins ainsi exposés.

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